ann65 a écrit :Un tic qui m'agace grave ; "J'ai envie de dire etc.". Il est dans mon top 5 des tics qui m'agacent.
Quand j'entends ça, j'ai envie de dire : "Ben si t'as envie de le dire, dis-le coco et nous fais pas iech !"
Bien vu Ann. A rapprocher de J'veux dire, J'vais t'dire, J'allais dire, On va dire, on va dire ça comme ça et tutti quanti. De nos jours, on
a envie de dire, on
va dire, on
veut dire, on
allait dire, on
va pas tarder à dire,
y faudrait pas grand-chose pour qu'on dise, mais on ne
dit jamais. Et, ce disant, ont
dit une chose : c'est qu'on ne veut pas se mouiller. Si on y regarde bien, la plupart — et même la quasi-totalité — de ces tics ont un point commun, une fonction : ne pas s'engager, ne pas dire vraiment ce qu'on pense, toujours se couvrir, ouvrir le parapluie. Et ce n'est pas d'aujourd'hui : ça a commencé avec ce bon vieux
quelque part, que plus personne n'ose employer de nos jours.
A ce propos, il y a plus ridicule encore que « au jour d'aujourd'hui ». Je l'ai entendu encore récemment à la télévision. C'est « à l'heure d'aujourd'hui ».
Aussi énervant que « en fait », il y a le terrible « voilà » que certains utilisent tous les trois mots. En fait, ce sont les mêmes qui, oui, ponctuent leurs phrases de dizaines de voilà parce que non, en fait, ils ne peuvent pas, voilà, s'en empêcher.
Je termine, pour l'heure du jour d'aujourd'hui, avec ce tic phonétique que je remarque de plus en plus souvent : la tendance, particulièrement chez les femmes me semble-t-il, à transformer le son
en en son
on. Il y a quelques années, sur Europe 1, Pascale Lafitte-Certa animait une excellente émission sur la défense de la langue française qui, dans sa bouche, devenait « la défonce de la longue fronçaise ». Elle a fait école et, en cette période de rontrée scolaire, on ontond très souvent des journalistes femmes parler à la radio ou à la télévision des onfonts, des paronts et des onseignonts.