Faire des enfants, pourquoi pas, à condition d'en assumer le sens.
C'est d'abord egotiste, que de vouloir se prolonger, il faut s'aimer soi-même, c'est d'ailleurs important. Ne pas s'aimer, ou ne pas aimer la condition humaine sont de bonnes raison de ne pas en avoir. Il y a une quête d'éternité, dans le fait d'avoir des enfants, une peur de sa propre mort sous-jacente. L'enfant est la représentation symbolique de sa propre survie. Ce n'est pas complètement faux, la race humaine à besoin de se reproduire pour perdurer.
Mais donner naissance, c'est aussi le contraindre, décider pour lui, qui n'existe d'ailleurs pas, ou alors en représentation. Se représenter cet enfant, puis le créer, c'est déjà précisémment l'asservir à cette représentation. Donner naissance, c'est aussi admettre qu'il sera une personne dont les sentiments, les opinions, seront conditionnés totalement par son environnement, son histoire et diverses circonstances. Bref, c'est l'alliéner, pour le meilleur ou pour le pire, mais l'alliener tout de même.
En gros, ne pas vouloir faire d'enfant, c'est cohérent par rapport à une certaine idée de liberté. Mais comme cette liberté n'existe pour personne, et que l'alliénation est le propre de la condition humaine, ne pas vouloir d'enfant peut-être un geste idéologique très fort, qui s'inscrit contre l'ordre naturel.
Mais comme rien n'a de sens...