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par mary31 » 18 févr. 2004, 12:11
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JUSTICE
Mobilisation à gauche
pour Cesare Battisti
Quatre parlementaires ont fait usage de leur droit d'entrer en prison pour rencontrer l'ex-activiste d'extrême gauche italien, écroué en vue de son extradition en Italie, où il risque la prison à perpétuité. Et ce malgré une décision de cour d'appel rejetant l'extradition, et malgré la jurisprudence Mitterrand, qui avait assuré l'immunité aux activistes italiens réfugiés en France.
Cesare Battisti
Quatre parlementaires français, trois Verts et un communiste, ont fait usage lundi de leur droit d'entrer en prison pour rencontrer à la Santé l'ex-activiste d'extrême gauche italien Cesare Battisti, tandis qu'environ 200 de ses proches s'étaient rassemblés devant la prison.
"Il va bien ! Je lui ai dit que nous étions tous à ses côtés, que nous allions le sortir de là. Ca lui a fait chaud au coeur", a raconté la députée (Verts) Martine Billard, résumant le sentiment de ses trois collègues Yves Cochet, Noël Mamère (députés Verts) et Jacques Ralite (sénateur PCF).
Parmi les manifestants, on comptait notamment Dan Franck (romancier et organisateur de la manifestation), Régine Desforges, Jean-Marie Laclavetine, Jean-Bernard Pouy, Patrick Raynal, Olivier Rubinstein, Gérard Mordillat, Frédéric Fajardie ou encore Philippe Sollers.
"Assurances"
A 49 ans, l'ex-responsable du mouvement des Prolétaires armés pour le communisme, en France depuis 1990 et reconverti en auteur de polars, a été arrêté la semaine dernière à Paris à la demande de l'Italie et placé sous écrou extraditionnel à la prison de la Santé.
"Il ne comprend pas bien ce qui lui arrive, il ne sait pas vraiment ce qu'il fait là. Il pensait avoir des assurances de la France et il se retrouve en prison...", a expliqué Jacques Ralite à la sortie de la maison d'arrêt.
En 1991, la cour d'appel de Paris avait rejeté une demande italienne d'extradition. La "jurisprudence Mitterrand", qui permettait depuis 1985 aux anciens brigadistes de rester en France sans être inquiétés s'ils avaient renoncé à toute activité terroriste, a été battue en brèche en août 2002 par l'extradition de Paolo Persichetti.
Dominique Perben avait alors parlé d'un "changement d'attitude" de la France.
Longue négociation
Les parlementaires venus voir Battisti étaient au départ au nombre de cinq avec le porte-parole de la Ligue communiste révolutionnaire (LCR), le député européen Alain Krivine. Mais celui-ci a finalement dû rebrousser chemin, les visites surprises n'étant autorisées qu'aux parlementaires français.
Après une longue négociation avec la direction de la prison et les services de la Chancellerie, les quatre députés et le sénateur ont obtenu de pouvoir discuter avec Battisti pendant quelques minutes, en présence de la directrice de la maison d'arrêt.
"Il a bon moral et il est également détenu dans de bonnes conditions, seul dans une cellule. Il n'est pas du tout effondré et il m'a semblé optimiste sur l'avenir", a rapporté Yves Cochet.
Pendant la visite des élus, quelque 200 personnes s'étaient rassemblées à quelques mètres de la prison, dont ils étaient éloignés par les forces de police. Chantant des hymnes révolutionnaires italiens ou scandant "Libérez Cesare, on vous donne Juppé", ils ont attendu la sortie des quatre parlementaires avant de quitter les lieux en début de soirée.
Soirées de soutien
En soutien à Cesare Battisti, un documentaire dressant le portrait du militant d'extrême-gauche à travers la chronique de l'écriture, en cours, de son prochain roman, et réalisé par le Français Pierre-André Sauvageot, sera diffusé à Paris le 19 février au Centre international de culture populaire (21 ter rue Voltaire, 11ème arrondissement) et le 25 févier au cinéma La Clef (21 rue de la clef, 5ème arrondissement).
Ce qu'on lui reproche en Italie
Comme d'autres militants d'extrême gauche, anciens des groupes prônant la lutte armée, Cesare Battisti a été condamné par contumace entre autres sur la foi de "repentis" à qui l'on avait promis l'impunité en échange de leurs accusations. En 1987, un tribunal italien a prononcé la réclusion à perpétuité pour quatre meurtres qu'il nie et 60 braquages. Tous ces faits ont été commis avant 1978. En 1979, il est incarcéré en Italie, s'évade, fuit au Mexique.
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La Tordue ne l'est jamais tout à fait!