François a écrit :Cher ami, ton pseudo, c'est le verlan de "faute"... ?
Moult n'a jamais été un adverbe. C'est un adjectif, habituellement invariable, mais qui peut parfois s'accorder, selon l'humeur du troubadour. L'exemple donné par le Larousse est "moultes fois". Oncques ne le vis-tu en quelque viel grimoire ?
François (non, jusqu'à preuve du contraire, je ne suis pas ton ami, et c'est toi qui va prendre cher pour le coup),
François, donc (à ce propos, je ne doute pas que ce soit-là l'envers de "sois franc !")
TOUS les dictionnaires auxquels j'ai pu accéder (Le Petit Robert, édition de 1983; Larousse, Petit Dictionnaire français, édition de 1988; Le Petit Larousse illustré, édition de 1997; Le Robert, Dictionnaire de la Langue française, tome 7; enfin, pour te rassurer sur la fiabilité de mes sources, le Dictionnaire de la langue française du 19e et 20e siècle, édité par le CNRS) mentionnent ceci :
"Moult (je te fais grâce de l'alphabet phonétique international, mon clavier n'est pas prévu pour),
adv. (pour adverbe dis donc ! Juste au cas où...), du latin
multum signifiant "beaucoup". Vx ou par plaisir (ce que je n'ai jamais nié, note-le bien) Très, beaucoup."
Mince alors ! Je file à Adverbe, et je trouve : mot
invariable ajoutant une détermination à un verbe, un adjectif, etc.
Cependant, et par soucis d'honnêteté, je me dois de préciser ici trois choses. D'une part (spéciale dédicace pour Nilo, mais je m'en voudrais de me mettre tout le forum à dos en une seule intervention), il ne fut jamais question de "maint", mais bien de
multum, dont le CNRS précise qu'il est la forme neutre de
multus, et qu'il apparut circa 980. D'autre part, le CNRS fait une remarque : moult est parfois employé comme adjectif variable ! Et là tu t'esclaffes, et clames ta victoire. Victoire toute chiraquienne puisque la citation, poétique on l'aura compris, concerne Verlaine (et pas Rimbaud en l'occurence, je veille) :
"Moulte chose
Blanche et noire
Effet et cause..."
Enfin, victoire à la Pyhrrus, puisqu'ils finissent en citant Dupré, en 1972 : "Il est (...) parfaitement
ridicule d'écrire, en style troubadour :
le chevalier eut moultes aventures" Troubadour ? Mais, mais, je t'y retrouve ! N'aurais-tu pas, tel Mickou pris la main dans le sac (cf. Leepstick, Exprimez-vous sans crainte), omis quelque élément important dans ton intervention ?!
Breeeef ! François, je te quitte, et pour ce faire m'en vais te citer Flaubert (in Correspondance) : "j'embrasserai ta vieille trombine avec
moult satisfaction"
Demain, nous étudierons "moût de vin", et "moutmout (mot wolof à la sonorité fort sympathique au demeurant), le moucheron phlébotome ou simulie"
PS : Z'Aude, merci pour ta sollicitude, mais je ne regrette absolument rien. En tout cas rien qui nous intéresse ici
PS bis : Makhno, rassure-toi, François est à la police grammaticale ce que la Municipale est aux condés.