Voici un message que j'ai posté sur l'ancien forum (légèrement modifié), mais toujours d'actualité.
Précision sémantique liminaire : Tous les journalistes sont payés "en droits d'auteur". Ou plus exactement sont payés pour leur droit d'auteur, le salaire versé venant rémunérer la première publication de leur oeuvre. Et ceci n'a rien à voir avec le mode de rémunération qui, en France, pour le journaliste professionnel, prend obligatoirement la forme de salaire avec affiliation au régime général des travailleurs de la Sécurité sociale (article L.311-3-16 du Code de la Sécurité sociale).
En droit
Es-tu journaliste professionnelle (
http://www.snj.fr/) ? Oui ? Non ?
Non : Tu es donc auteur. Tes rémunérations peuvent légalement être soumises au régime Agessa.
Oui : Tu dois recevoir un salaire avec congés payés et 13e mois. Si tu n'es pas détentrice de la carte de presse, les charges sont les mêmes que celles appliquées au commun des salariés. Si tu possèdes la carte de presse les charges Sécurité sociale sont calculées sur le salaire brut abattu de 30% et avec un taux réduit.
Dans la pratique
Accepter l'affiliation à l'Agessa n'est jamais une bonne chose pour un journaliste professionnel. Non seulement c'est illégal mais la protection offerte est nulle (les charges initialement versées ne composent qu'un "pré-compte", pas une véritable affiliation ouvrant droit à de maigres prestations). Pour être affiliée il faudrait que tes revenus dépassent sur 3, 6 ou 12 mois le seuil minimal et que et toi et ton éditeur versiez
chacun quelque 16 % supplémentaires à l'Agessa.
Pour autant, il faut bien manger et nombre d'entreprises de presse refusent de salarier toute personne non détentrice de la carte de presse. Or pour obtenir la carte, il faut travailler dans la presse... Ce serait l'histoire du serpent qui se mord la queue si la Commission de la carte n'acceptait pas, pour une première demande toutes les preuves de paiement.
En outre, en matière salariale, on dispose de cinq ans pour introduire une instance devant le tribunal des prud'hommes.
Conclusion
Si tu n'es pas journaliste professionnelle tu peux accepter.
Si tu es journaliste professionnelle débutante, tu peux accepter (à reculons) le temps d'obtenir ta carte avec rétroactivité et demander alors la régularisation de ta situation dans l'entreprise.
Si tu es journaliste professionnelle détentrice de la carte de presse : refuse ! Même si tu a véritablement besoin de cet argent pour faire bouillir la marmite, tu sais qu'une relation professionnelle qui débute sur des bases foireuses se terminera très vite par un conflit grave qui ne se résoudra qu'au terme d'une procédure judiciaire longue, coûteuse, épuisante... et jamais gagnée d'avance.
Bon à savoir : (brut + congés payés + 13e mois) - charges Secu journalistes = brut - charges précompte Agessa ! A quelques euros près.