Tournure particulière avec "qui"
Tournure particulière avec "qui"
Bonjour,
"Un nouveau règlement est adopté, qui rompt avec les habitudes des employés."
- J'ai trouvé cette tournure dans un texte, sans virgule avant "qui". Moi, j'ai l'habitude d'en insérer une. Ai-je raison ?
- Cette tournure n'est pas nouvelle pour moi, mais je réalise que je ne sais pas comment on la nomme. Quelqu'un peut-il me le dire, SVP ? Cela me permettrait de retrouver plus facilement la règle dans les ouvrages de référence.
Merci
"Un nouveau règlement est adopté, qui rompt avec les habitudes des employés."
- J'ai trouvé cette tournure dans un texte, sans virgule avant "qui". Moi, j'ai l'habitude d'en insérer une. Ai-je raison ?
- Cette tournure n'est pas nouvelle pour moi, mais je réalise que je ne sais pas comment on la nomme. Quelqu'un peut-il me le dire, SVP ? Cela me permettrait de retrouver plus facilement la règle dans les ouvrages de référence.
Merci
Re: Tournure particulière avec "qui"
Oui, à mon avis, en raison du sous-entendu :pluma a écrit :Ai-je raison ?
♫ Un nouveau règlement est adopté, [règlement] qui...
-
- Messages : 90
- Inscription : 05 nov. 2008, 16:18
- Contact :
Re: Tournure particulière avec "qui"
Oui... ou non.
Tout repose sur le sens, et le pronom relatif n'est pas systématiquement précédé d'une virgule. Par exemple, le pronom utilisé comme attribut du sujet dans une construction du type "vous êtes un certain nombre qui voulez vous inscrire" exige l'absence de virgule. Dans la phrase en question, qui est bien l'attribut du sujet (règlement) et l'absence de virgule n'induit aucun doute sur le sens : mieux vaut se passer d'une virgule qui est [NB, pas de virgule] toujours génératrice de pause dans la lecture.
Mais en l'occurrence, l'on pourrait écrire tout aussi bien : "Un nouveau règlement est adopté, lequel..." La tournure est alors plus lourde, volontairement ou non.
On oublie souvent l'intention du scripteur. Souvent, le sens, le rythme de la phrase se passent aisément de virgule, inutile. Parfois, elle est créatrice de sens. Colignon emploie cet exemple : "Les ours du zoo de Vincennes, qui furent si malades l'hiver dernier..." : tous les ours furent malades (et ne le sont plus). Mais : "Les ours du zoo de Vincennes qui furent si malades l'hiver dernier..." : ceux qui, parmi les ours, furent malades...
Moralité : vérifier que le pronom relatif n'induit pas d'ambiguïté de sens et se passer de virgule quand elle n'est pas nécessaire. En l'occurrence, elle ne l'est pas, au contraire, elle introduit une pause gênante.
Tout repose sur le sens, et le pronom relatif n'est pas systématiquement précédé d'une virgule. Par exemple, le pronom utilisé comme attribut du sujet dans une construction du type "vous êtes un certain nombre qui voulez vous inscrire" exige l'absence de virgule. Dans la phrase en question, qui est bien l'attribut du sujet (règlement) et l'absence de virgule n'induit aucun doute sur le sens : mieux vaut se passer d'une virgule qui est [NB, pas de virgule] toujours génératrice de pause dans la lecture.
Mais en l'occurrence, l'on pourrait écrire tout aussi bien : "Un nouveau règlement est adopté, lequel..." La tournure est alors plus lourde, volontairement ou non.
On oublie souvent l'intention du scripteur. Souvent, le sens, le rythme de la phrase se passent aisément de virgule, inutile. Parfois, elle est créatrice de sens. Colignon emploie cet exemple : "Les ours du zoo de Vincennes, qui furent si malades l'hiver dernier..." : tous les ours furent malades (et ne le sont plus). Mais : "Les ours du zoo de Vincennes qui furent si malades l'hiver dernier..." : ceux qui, parmi les ours, furent malades...
Moralité : vérifier que le pronom relatif n'induit pas d'ambiguïté de sens et se passer de virgule quand elle n'est pas nécessaire. En l'occurrence, elle ne l'est pas, au contraire, elle introduit une pause gênante.
Re: Tournure particulière avec "qui"
Certes Lextraterrestre, vous avez tout à fait raison ! Personne ne vous contredira. Mais dans la phrase de Pluma, je garderais la virgule, sans hésiter.
On aurait pu la supprimer s'il avait été écrit :
"un nouveau règlement adopté qui rompt avec les habitudes des employés".

On aurait pu la supprimer s'il avait été écrit :
"un nouveau règlement adopté qui rompt avec les habitudes des employés".

Re: Tournure particulière avec "qui"
Voilà, c'est ce qui m'a fait hésiter : l'absence d'ambiguïté.
Mais pour l'instant, c'est l'argument du sous-entendu qui l'emporte à mes yeux.
Savez-vous comment on appelle cette tournure ?
Merci à tous
Mais pour l'instant, c'est l'argument du sous-entendu qui l'emporte à mes yeux.
Savez-vous comment on appelle cette tournure ?
Merci à tous
Re: Tournure particulière avec "qui"
Le mot ‹ ellipse › vous conviendrait-il ?pluma a écrit :Savez-vous comment on appelle cette tournure ?
Re: Tournure particulière avec "qui"
En surfant sur la Toile, je trouve deux choses.
1/ Que l’un des rôles de la virgule est précisément d’indiquer une ellipse (dans les exemples donnés, ce qui est supprimé est, le plus souvent, le verbe).
2/ Que la virgule n’est cependant pas obligatoire quand il n’y a pas d’ambiguïté. C’est sans doute dans cet esprit que le site http://www.larousse.fr, dans sa définition d’ellipse, donne l’exemple : « Combien ce bijou ? »
Dans Le Bon Usage, rien à « Ellipse » ressemblant à mon exemple (avec « qui »). En revanche, je trouve des choses à « Place de la proposition relative », et dans la plupart des exemples donnés et où il n’y a pas d’ambiguïté possible, pas de virgule.
Virgule loin d'être obligatoire, donc, mais pas interdite non plus. Déconseillée parce qu’elle occasionne une pause dans la lecture ? Là, je pense qu’on parle de préférences personnelles : moi, j’y vois plus une respiration, un rythme qui me semble plus naturel.
Merci beaucoup à tous
1/ Que l’un des rôles de la virgule est précisément d’indiquer une ellipse (dans les exemples donnés, ce qui est supprimé est, le plus souvent, le verbe).
2/ Que la virgule n’est cependant pas obligatoire quand il n’y a pas d’ambiguïté. C’est sans doute dans cet esprit que le site http://www.larousse.fr, dans sa définition d’ellipse, donne l’exemple : « Combien ce bijou ? »
Dans Le Bon Usage, rien à « Ellipse » ressemblant à mon exemple (avec « qui »). En revanche, je trouve des choses à « Place de la proposition relative », et dans la plupart des exemples donnés et où il n’y a pas d’ambiguïté possible, pas de virgule.
Virgule loin d'être obligatoire, donc, mais pas interdite non plus. Déconseillée parce qu’elle occasionne une pause dans la lecture ? Là, je pense qu’on parle de préférences personnelles : moi, j’y vois plus une respiration, un rythme qui me semble plus naturel.
Merci beaucoup à tous
Re: Tournure particulière avec "qui"
Je considère que la pause et la respiration sont du domaine de la langue orale, qui dispose aussi de l'intonation, et que l'écrit n'a pas pour mission de reproduire la parole. La ponctuation participe à la structuration de la phrase en réservant à chaque élément la place qui lui revient. L'écrivant peut habilement s'en servir pour imposer son rythme et affirmer son style.pluma a écrit :moi, j’y vois plus une respiration, un rythme qui me semble plus naturel.
Re: Tournure particulière avec "qui"
À mon sens, la virgule est absolument nécessaire, car il y a postposition, qui, comme l’antéposition, se marque toujours par une virgule.
Pour être plus précis, la forme orthodoxe de la phrase en français est :
sujet + verbe + complément
Je me suis levé de bon matin.
Si l’on bouleverse cet ordre par une antéposition, la virgule est obligatoire :
De bon matin, je me suis levé.
Dans l’exemple proposé ici, l’ordre orthodoxe eût été :
Un nouveau règlement qui rompt avec les habitudes des employés est adopté.
Puisque le segment «qui rompt avec les habitudes des employés », qui fait partie du bloc sujet, est rejeté en fin de phrase, il y a postposition donc virgule.
Pour être plus précis, la forme orthodoxe de la phrase en français est :
sujet + verbe + complément
Je me suis levé de bon matin.
Si l’on bouleverse cet ordre par une antéposition, la virgule est obligatoire :
De bon matin, je me suis levé.
Dans l’exemple proposé ici, l’ordre orthodoxe eût été :
Un nouveau règlement qui rompt avec les habitudes des employés est adopté.
Puisque le segment «qui rompt avec les habitudes des employés », qui fait partie du bloc sujet, est rejeté en fin de phrase, il y a postposition donc virgule.
Dernière modification par J-Fabien le 21 sept. 2014, 02:01, modifié 1 fois.
Re: Tournure particulière avec "qui"
Prof, quelle différence faites-vous entre le rythme dont vous parlez et celui dont je parle ? Je ne pensais pas à la langue parlée en tant que telle, mais au fait d’entendre le texte intérieurement quand on le lit ‒ au sens où certains écrivains vont jusqu’à lire à voix haute ce qu’ils sont en train d’écrire alors même que leurs textes n’auront pas vocation à être "dits" une fois achevés.
Merci pour ce nouvel avis, J-Fabien
Bon dimanche !
Merci pour ce nouvel avis, J-Fabien
Bon dimanche !
Re: Tournure particulière avec "qui"
C'est l'écrivant qui impose son rythme ; l'agrément que le lecteur en ressent dépend de ses préférences personnelles.pluma a écrit :Prof, quelle différence faites-vous entre le rythme dont vous parlez et celui dont je parle ?
Il s'agit peut-être de ceux qui tentent de faire correspondre élocution et ponctuation. Si la coïncidence est fréquente, elle ne me semble pas devoir s'instituer en obligation.certains écrivains vont jusqu’à lire à voix haute ce qu’ils sont en train d’écrire alors même que leurs textes n’auront pas vocation à être "dits" une fois achevés.
Re: Tournure particulière avec "qui"
« Un nouveau règlement est adopté, qui rompt avec les habitudes des employés » et « Un nouveau règlement, qui rompt avec les habitudes des employés, est adopté » ont même signification, bien que les styles soient différents. Il y est précisé que le règlement adopté rompt avec les habitudes des employés.
Mais « Un nouveau règlement qui rompt avec les habitudes des employés est adopté » laisse entendre que, dans la recherche d'un règlement qui rompe délibérément avec les habitudes des employés, on en a adopté un nouveau.
Mais « Un nouveau règlement qui rompt avec les habitudes des employés est adopté » laisse entendre que, dans la recherche d'un règlement qui rompe délibérément avec les habitudes des employés, on en a adopté un nouveau.