Bonjour,
Je viens de m'enregistrer en tant que "lecteur-correcteur" (lectrice-correctrice, donc, puisque je suis une femme) sous le statut de microentrepreneuse (je ne suis pas québécoise, je ne suis donc pas "preneuse" du féminin en "-euRE" tant que je n'y suis pas contrainte !). Etant à la retraite, je ne change pas de caisse de Sécu.
Il semble avéré que je sois "profession libérale", et, comme je prévois d'adjoindre à mon activité de lectrice-correctrice une activité de soutien scolaire, enseignement du français FLE et coaching en français, le code qui m'a été attribué est "autres enseignements" (! On se tire d'affaire comme on peut, apparemment, du côté de nos services de la statistique

.)
Cela dit, ayant lu ici que la plupart d'entre nous s'étaient vu attribuer le code correspondant à celui d'une secrétaire d'entreprise qui photocopie et relit des documents pour son patron ou le CE, je suis allée rechercher.
Le code APE 82.19Z pour la "sous-classe" "Photocopie, préparation de documents et autres activités spécialisées de soutien de bureau", qui appartient à la section "N" et à la classe "82", recouvrant spécifiquement les "
activités des services administratifs et de soutien aux entreprises", est clairement à côté de la plaque pour notre activité de lecteurs-correcteurs travaillant non pas à la relecture de documents internes à l'entreprise, mais à la relecture d'ouvrages destinées à l'impression et à la publication.
Or il est spécifié, pour la sous-classe 82.19Z, que ne sont concernés que les documents à petit tirage, je copie-colle :
"Cette sous-classe comprend diverses activités de photocopie, préparation de documents et autres activités spécialisées de soutien de bureau.
Les activités de photocopie/impression de documents classées ici concernent uniquement des activités d'impression en petit tirage."
D'évidence, lorsque nous travaillons pour un éditeur ou un journal, nous ne sommes pas dans le secteur "administratif" ni des travaux "de bureau", nous n'apportons pas plus nos compétences de relecture en tant que "soutien aux entreprises", mais en tant que "soutien aux auteurs", et n'avons donc rien à faire dans cette catégorie-là, SAUF que... personne ne sait toujours comment coder le lecteur-correcteur d'édition et de presse... !
Il me semblerait bien plus logique que nous trouvions place parmi les métiers tels que traducteurs, rewriters... puisque, en plus, notre métier s'exerce très souvent sous le statut TAD...
Je verrai par la suite à quelle sauce je serai donc mangée avec mon code "autres enseignements", mais, selon le Portail des entrepreneurs, auquel je me suis adossée pour cette création de microentreprise, le code APE n'a aucun impact sur la manière dont nous considère l'URSSAF : nous restons bien "profession libérale", quoi qu'il en soit, selon ce qui m'a été dit.
MAIS, pour plus de clarté et moins d'ambiguïté, je crois qu'il serait conseillé d'utiliser, dans la dénomination de notre profession, les termes de la
convention collective d'édition : nous y figurons soit comme CORRECTEURS, soit comme LECTEURS-CORRECTEURS, selon le statut qui nous est reconnu par l'éditeur et, théoriquement, la nature des tâches que nous assumons, qui est fonction de ce statut.
Le "correcteur" a le statut employé 3e échelon :
"Correcteur (E9) :
employé chargé d’effectuer la lecture typographique d’épreuves et d’assurer le respect des règles de ponctuation, de syntaxe et d’orthographe, avec ou sans copie. "
Le "lecteur-correcteur" est soit agent de maîtrise, soit cadre :
"[Le lecteur-correcteur est] responsable de la cohérence et de la qualité orthographique et grammaticale des textes et des ouvrages qui lui sont confiés.
A ce titre :
– effectue la lecture critique de manuscrits et d’épreuves ;
– assure la mise au point de textes et ouvrages sur tout support ;
– peut également réaliser des travaux tels que
la préparation de manuscrits, l’établissement de tables et index, le contrôle des bibliographies."
Concrètement : [
b]le correcteur, en théorie, ne se voit pas confier de préparation de copie (de manuscrit), mais est cantonné à la relecture d'épreuves.
Si vous faites de la prépa de manuscrit, vous êtes en théorie de facto "lecteur-correcteur", et un chouïa mieux payé.
[/b]
Durant toutes mes années en édition (une bonne quinzaine), j'ai été "lectrice-correctrice" et j'avais le statut cadre : c'était considéré comme normal, "à l'époque", je précise que je ne suis pas d'hier

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Voili-voilà : si vous utilisez envers l'administration les bons mots, elle aura peut-être moins tendance à vous classer dans les "emplois de soutien aux entreprises et de bureau".
Je n'ai, pour ma part, JAMAIS entendu parler de "correcteurs lecteurs", pour la simple et bonne raison, je pense, que, pour corriger, il faut d'abord LIRE ! La toute première tâche du lecteur-correcteur, c'est la "lecture critique du manuscrit"...
Reste que... il semble qu'il n'y ait toujours pas de "bon" code APE pour NOUS

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Sources :
INSEE, pour vérifier à quoi correspond dans le détail le code 81.19Z :
https://www.insee.fr/fr/metadonnees/naf ... rche=false
Convention collective édition, Annexe 1 : les employés :
https://www.legifrance.gouv.fr/affichIDCC.do?
Convention collective édition, Annexe 2 : les agents de maîtrise et cadres : idArticle=KALIARTI000023006824&idSectionTA=KALISCTA000005701463&cidTexte=KALITEXT000005655886&idConvention=KALICONT000005635096&dateTexte=29990101