Bonne mère ! Trou de mémoire...
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Re: Bonne mère ! Trou de mémoire...
Aucune hésitation ! Si l'auteur ne veut pas d'imparfaits du subjonctif, je ne corrige pas ses présents du subjonctif.
C'est son texte, c'est son droit le plus strict. D'autant plus que l'éditeur semble d'accord.
Les correcteurs doivent effectivement rendre un texte conforme aux règles de la grammaire, de l'orthographe et de la syntaxe, mais en accord avec l'auteur et/ou l'éditeur.
Par ailleurs, le subjonctif imparfait (ne parlons même pas du subjonctif plus-que-parfait !) n'est quasiment plus utilisé dans la langue parlée et n'est pas, à mon sens, nécessaire dans un roman de gare.
En revanche, je serais beaucoup plus insistante à ce propos en travaillant un texte littéraire (et je suis certaine que l'auteur, dans ce cas, serait de mon avis).
Contrairement à vous, je pense qu'il faut tenir compte du niveau de langue quand on corrige (sans pour autant laisser des énormités, bien entendu). Et ce n'est pas méprisant pour les romans dits « de gare » qui sont sans prétention, faits pour être lus rapidement, un moment de délassement, et ensuite jetés ou oubliés. Un imparfait du subjonctif ne nuirait pas, certes, mais peut-être choquerait certains lecteurs peu habitués à la « grande » littérature. (Peut-on dire qu'il y a une « petite » et une « grande » littérature ? Je ne me prononcerai pas ici, c'est hors sujet, mais cela pourrait être le thème d'une discussion intéressante.)
Je tiens à préciser que je déplore que l'imparfait du subjonctif tombe en désuétude, mais, dans le cadre de mon travail, je suis le mouvement et l'évolution de la langue — qui ne va pas toujours dans le bon sens —, et je respecte surtout et avant tout les desiderata des auteurs et éditeurs pour qui je travaille.
C'est son texte, c'est son droit le plus strict. D'autant plus que l'éditeur semble d'accord.
Les correcteurs doivent effectivement rendre un texte conforme aux règles de la grammaire, de l'orthographe et de la syntaxe, mais en accord avec l'auteur et/ou l'éditeur.
Par ailleurs, le subjonctif imparfait (ne parlons même pas du subjonctif plus-que-parfait !) n'est quasiment plus utilisé dans la langue parlée et n'est pas, à mon sens, nécessaire dans un roman de gare.
En revanche, je serais beaucoup plus insistante à ce propos en travaillant un texte littéraire (et je suis certaine que l'auteur, dans ce cas, serait de mon avis).
Contrairement à vous, je pense qu'il faut tenir compte du niveau de langue quand on corrige (sans pour autant laisser des énormités, bien entendu). Et ce n'est pas méprisant pour les romans dits « de gare » qui sont sans prétention, faits pour être lus rapidement, un moment de délassement, et ensuite jetés ou oubliés. Un imparfait du subjonctif ne nuirait pas, certes, mais peut-être choquerait certains lecteurs peu habitués à la « grande » littérature. (Peut-on dire qu'il y a une « petite » et une « grande » littérature ? Je ne me prononcerai pas ici, c'est hors sujet, mais cela pourrait être le thème d'une discussion intéressante.)
Je tiens à préciser que je déplore que l'imparfait du subjonctif tombe en désuétude, mais, dans le cadre de mon travail, je suis le mouvement et l'évolution de la langue — qui ne va pas toujours dans le bon sens —, et je respecte surtout et avant tout les desiderata des auteurs et éditeurs pour qui je travaille.
Dernière modification par Catherine_75 le 26 nov. 2010, 22:16, modifié 1 fois.
Re: Bonne mère ! Trou de mémoire...
Bonsoir,
Si j'étais à votre place, je respecterais les souhaits de l'auteur, après tout c'est son œuvre, nous ne sommes là que pour la peaufiner. Je tenterais bien sûr de le convaincre, mais puisque dans ce cas, apparemment, il a un avis bien tranché, le plus sage est de le suivre.
De plus, le présent du subjonctif est de plus en plus employé dans ce genre de tournures, donc je ne pense pas que les lecteurs seront choqués.
Si j'étais à votre place, je respecterais les souhaits de l'auteur, après tout c'est son œuvre, nous ne sommes là que pour la peaufiner. Je tenterais bien sûr de le convaincre, mais puisque dans ce cas, apparemment, il a un avis bien tranché, le plus sage est de le suivre.
De plus, le présent du subjonctif est de plus en plus employé dans ce genre de tournures, donc je ne pense pas que les lecteurs seront choqués.
Re: Bonne mère ! Trou de mémoire...
Dans cette situation précise, je ne corrigerais pas.touslesnomssontdéjàpris a écrit :Ce billet pourrait être l'occasion d'effectuer un mini sondage sur la question.
Que feriez-vous si vous étiez à ma place ?
Corrigerait ? Corrigerait pas ?
Re: Bonne mère ! Trou de mémoire...
Je proposerais. En cas de refus, j'expliquerais. Devant un nouveau refus, je n'insisterais pas (il m'est arrivé de le faire d'ailleurs).
J'espère que je pars sur de bonnes bases, mais j'estime qu'un correcteur fait bien son travail quand il propose et qu'il explique le pourquoi du comment. Au final, le texte appartient avant tout à l'auteur.
Puis-je dévier un peu du sujet ? C'est à propos de mini sondage. J'ai eu à faire quelques recherches sur le préfixe mini, accolé au radical, trait d'union ou pas trait d'union. Jouette dit :
Le mot, employé comme préfixe, se soude au radical (minivélo, minicar), sauf devant une voyelle (une mini-usine), un h muet ou un nom propre (Cette entreprise est une mini-Nestlé).
Or, si je suis la règle, minisondage me paraît un peu curieux comme orthographe (pour ne pas dire faux). Peut-être est-ce parce que le mot sondage est un peu long. Dans ce cas, faudrait-il écrire mini sondage, mini-sondage ou les deux ?
J'espère que je pars sur de bonnes bases, mais j'estime qu'un correcteur fait bien son travail quand il propose et qu'il explique le pourquoi du comment. Au final, le texte appartient avant tout à l'auteur.
Puis-je dévier un peu du sujet ? C'est à propos de mini sondage. J'ai eu à faire quelques recherches sur le préfixe mini, accolé au radical, trait d'union ou pas trait d'union. Jouette dit :
Le mot, employé comme préfixe, se soude au radical (minivélo, minicar), sauf devant une voyelle (une mini-usine), un h muet ou un nom propre (Cette entreprise est une mini-Nestlé).
Or, si je suis la règle, minisondage me paraît un peu curieux comme orthographe (pour ne pas dire faux). Peut-être est-ce parce que le mot sondage est un peu long. Dans ce cas, faudrait-il écrire mini sondage, mini-sondage ou les deux ?
Re: Bonne mère ! Trou de mémoire...
Je suis d'accord avec vous.Catherine_75 a écrit :Aucune hésitation ! Si l'auteur ne veut pas d'imparfaits du subjonctif, je ne corrige pas ses présents du subjonctif.
C'est son texte, c'est son droit le plus strict. D'autant plus que l'éditeur semble d'accord.
Les correcteurs doivent effectivement rendre un texte conforme aux règles de la grammaire, de l'orthographe et de la syntaxe, mais en accord avec l'auteur et/ou l'éditeur.
Par ailleurs, le subjonctif imparfait (ne parlons même pas du subjonctif plus-que-parfait !) n'est quasiment plus utilisé dans la langue parlée et n'est pas, à mon sens, nécessaire dans un roman de gare.
En revanche, je serais beaucoup plus insistante à ce propos en travaillant un texte littéraire (et je suis certaine que l'auteur, dans ce cas, serait de mon avis).
Contrairement à vous, je pense qu'il faut tenir compte du niveau de langue quand on corrige (sans pour autant laisser des énormités, bien entendu). Et ce n'est pas méprisant pour les romans dits « de gare » qui sont sans prétention, faits pour être lus rapidement, un moment de délassement, et ensuite jetés ou oubliés. Un imparfait du subjonctif ne nuirait pas, certes, mais peut-être choquerait certains lecteurs peu habitués à la « grande » littérature. (Peut-on dire qu'il y a une « petite » et une « grande » littérature ? Je ne me prononcerai pas ici, c'est hors sujet, mais cela pourrait être le thème d'une discussion intéressante.)
Je tiens à préciser que je déplore que l'imparfait du subjonctif tombe en désuétude, mais, dans le cadre de mon travail, je suis le mouvement et l'évolution de la langue — qui ne va pas toujours dans le bon sens —, et je respecte surtout et avant tout les desiderata des auteurs et éditeurs pour qui je travaille.
"Ici, les gens sont aimables, courtois, serviables"...
Azucena. Ainsi soit-il !
Azucena. Ainsi soit-il !
Re: Bonne mère ! Trou de mémoire...
Que voilà une question intéressante ! Merci Azul.azul47 a écrit :Puis-je dévier un peu du sujet ? C'est à propos de mini sondage. J'ai eu à faire quelques recherches sur le préfixe mini, accolé au radical, trait d'union ou pas trait d'union. Jouette dit :
Le mot, employé comme préfixe, se soude au radical (minivélo, minicar), sauf devant une voyelle (une mini-usine), un h muet ou un nom propre (Cette entreprise est une mini-Nestlé).
Or, si je suis la règle, minisondage me paraît un peu curieux comme orthographe (pour ne pas dire faux). Peut-être est-ce parce que le mot sondage est un peu long. Dans ce cas, faudrait-il écrire mini sondage, mini-sondage ou les deux ?
Dans toutes les équipes de correcteurs auxquelles j'ai appartenu, on appliquait, bien sûr, ce que vous dites sur mini suivi d'une voyelle, d'un h non aspiré ou d'un nom propre. Pour le reste, on pratiquait ainsi :
— Si mini est le préfixe d'un mot entré dans la langue (je dirai : un mot qui a pignon sur rue), pas de div. Exemple : minijupe.
— s'il commence un mot « débutant », un mot forgé pour la circonstance (Dournon dit : « une formation plaisante »), bref : un néo-mot, il prend la div. Exemple: mini-sondage (!).
Vous remarquerez que j'applique à néo la même logique qu'à mini. Comme fait aussi Dournon, qui, pour néo, dit qu'il est suivi d'un trait d'union dans les mots « nouvellement formés ». Reste à savoir jusqu'à quand un mot est nouvellement formé…
Ça me rappelle une anecdote. C'était juste après une demi-finale des Championnats de France d'orthographe organisés à l'époque par Bernard Pivot. Je venais d'être éliminé pour avoir fait deux fautes et demie alors que pour espérer atteindre la finale il ne fallait pas dépasser les deux fautes. Dans un groupe où figuraient quelques copains se trouvait une jeune femme qui avait fait partie de l'équipe de corrigeurs mise en place pour l'occasion par Jean-Pierre Colignon, homme lige de Pivot (en plus d'être chef du service de correction du Monde, Colignon était aussi chef des correcteurs de Lire, le magazine de Pivot). La péronelle, une apprentie correctrice en cours de formation à Coforma (l'ancêtre de Formacom), parlait, parlait. Elle savait tout ! Et la voici pérorant : « Avec mini, il n'y a jamais de div ! On colle ! C'est une règle absolue ! » J'avais sous le bras le cadeau offert à tous les recalés de l'épreuve : un dictionnaire de Bordas dont la couverture s'ornait d'un énorme titre avec mini suivi d'une div (mini-dico, mini-machin, je ne sais plus). Amusant non ?
Re: Bonne mère ! Trou de mémoire...
Wouh !
Merci Coco47 d'avoir aussi bien éclairé ma lanterne.
Finalement, je constate que peu de mots commençant par une consonne s'accolent à mini. J'avais fait une recherche, sans trouver la réponse, pour le mot mini-concours.
Quelquefois, quand je pense à la somme de ce qui me reste à apprendre, j'ai comme un léger frisson d'appréhension
Mais au fait, qui est donc ce cher Dournon ?
PS : amusante l'anecdote

Finalement, je constate que peu de mots commençant par une consonne s'accolent à mini. J'avais fait une recherche, sans trouver la réponse, pour le mot mini-concours.
Quelquefois, quand je pense à la somme de ce qui me reste à apprendre, j'ai comme un léger frisson d'appréhension

Mais au fait, qui est donc ce cher Dournon ?
PS : amusante l'anecdote

Re: Bonne mère ! Trou de mémoire...
Le « cher » Dictionnaire d'orthographe Dournon est un ouvrage très bon marché qui, en 600 pages format poche, recense les mots « à problème ». On n'y trouvera pas table ou verre (ces mots me viennent comme ça, juste au hasard…), mais occurrence, afféterie, ornithorynque. Il ne propose pas de définition mais, quand il le faut, des explications. Ce dictionnaire est très pratique parce qu'il est très léger, très maniable et qu'on y trouve très vite le mot cherché.azul47 a écrit :Mais au fait, qui est donc ce cher Dournon ?
PS : amusante l'anecdote
L'« anecdote » m'est revenue à la mémoire avec plus de précision ce midi au réveil. Le propos de la correctrice en herbe portait en fait sur anti, et le livre que je venais de gagner s'intitulait L'Anti-fautes. Mais cela ne change rien au problème (je sais, je sais : aujourd'hui on dit la problématique). Dournon, encore lui, dit que, en général anti est collé à ce qui suit (anticonformiste, antisèche, anticoagulant), mais que le trait d'union est de rigueur devant un i (anti-infectieux), devant un nom propre (anti-France) ou dans les mots forgés « de toute pièce » (notons qu'à l'entrée pièce, le même livre nous dit [fort correctement à mon sens] que l'on écrit de toutes pièces

PS : Je propose une méthode simple : si le mot commençant par mini ne figure pas dans le dictionnaire (PLI ou Robert), il prend une div. Je vois ainsi dans mon Larousse minibus, minicassette, minichaîne, minidisque, minigolf, minichaîne, minipilule, minivague, mais pas miniconcours. J'écrirai donc mini-concours.
Re: Bonne mère ! Trou de mémoire...
Il ressemble au Jouette, alors ?Le « cher » Dictionnaire d'orthographe Dournon est un ouvrage très bon marché qui, en 600 pages format poche, recense les mots « à problème ». On n'y trouvera pas table ou verre (ces mots me viennent comme ça, juste au hasard…), mais occurrence, afféterie, ornithorynque. Il ne propose pas de définition mais, quand il le faut, des explications. Ce dictionnaire est très pratique parce qu'il est très léger, très maniable et qu'on y trouve très vite le mot cherché.
Tiens, pour affèterie, Jouette dit que l'ancienne orthographe de ce mot est afféterie. Je ne comprends pas bien ces histoires de changement d'accent (comme évènement/événement).
Mais cela ne change rien au problème (je sais, je sais : aujourd'hui on dit la problématique).


Donc, la règle est la même pour anti. J'en suis arrivée à la même conclusion que vous pour mini. J'ai consulté mon Larousse et j'ai trouvé les mêmes exemples : minibus, minichaîne, mais pas miniconcours, minisondage. Donc, trait d'union.
Re: Bonne mère ! Trou de mémoire...
Pour tout vous dire, je n’ai jamais compris cette habitude qui se développe : l’utilisation du double point dans le post-scriptum. Je suis en cela parfaitement d’accord avec Jean-Pierre Lacroux lorsqu’il indique que « P.-S. est une sorte d’intertitre, et l’on évite généralement de mettre un deux-points après un intertitre (car, sans alinéa, ce qui est annoncé par le deux-points est souvent perçu comme s’achevant avec le premier point) ».coco47 a écrit :PS : Je propose une méthode simple…[/i]
Re: Bonne mère ! Trou de mémoire...
Ce n’est pourtant pas bien compliqué. Pour que la graphie du mot soit conforme à la prononciation actuelle, l’accent aigu devient progressivement un accent grave. Les deux graphies — celle avec l’accent aigu et celle avec l’accent grave — cohabitent jusqu’à ce que l’une d’entre elles finisse par prendre le dessus. Je note d’ailleurs avec une certaine surprise que mon correcteur orthographique n’accepte plus la graphie afféterie. Si les rectifications orthographiques de 1990 soutiennent cette évolution, elle est bien plus ancienne que cela.azul47 a écrit :Tiens, pour affèterie, Jouette dit que l'ancienne orthographe de ce mot est afféterie. Je ne comprends pas bien ces histoires de changement d'accent (comme évènement/événement).
Il y a ceux qui approuvent cette évolution et ceux qui ne l’approuvent pas, mais ça, c’est une autre histoire.

Re: Bonne mère ! Trou de mémoire...
Bonjour à tous et à toutes
ça fait un moment que je suis silencieusement vos discussions passionnantes qui me donnent envie d'intervenir. Et cette fois-ci, la question soulevée à propos des subjonctifs m'a poussé à franchir le pas.
Evidemment, je comprends qu'il soit nécessaire que l'auteur ait le dernier mot. De grands auteurs ont d'ailleurs parsemé leurs textes de fautes ou d'incorrections volontaires à des fins expressives. Si l'auteur n'était pas libre de sa formulation, la libre expression en prendrait un sacré coup.
Mais en même temps, je ne peux m'empêcher de comprendre la position et les inquiétudes de touslesnomssontdéjàpris. Si l'auteur au final est toujours roi, je trouve dans ce contexte précis l'attitude potentiellement dangereuse pour la langue et bien représentative d'une certaine tendance de notre époque.
Le correcteur est là pour rendre un texte correct que ce soit un roman de gare, un monument de littérature, un rapport d'administration, une thèse de doctorat... ou une simple affiche.
Tous les jours, je vois des fautes énormes aussi bien dans les documents utilitaires, la sérigraphie que les ouvrages publiés, voire le parler des journalistes à la télé. On assiste à un véritable nivellement par le bas, avec entre autres conséquences l'uniformisation des idées asphyxiées par l'appauvrissement du vocabulaire et des tournures grammaticales (lesquelles peuvent aussi avoir du sens). Et je crains que ce genre d'attitude ne fasse hélas qu'encourager cet appauvrissement en le légitimant sous prétexte de "parler moderne".
Or, j'ai revu les exemples donnés plus haut comme "Elle savait bien que, si aimable et prêt à rendre service que soit XXX,[...]" . Franchement je ne trouve pas qu'ils relèvent d'un langage particulièrement soutenu. Et surtout les remplacer par un présent de l'indicatif est franchement incorrect. Dans certains cas, ça choque même en langage parlé. Et vouloir soutenir de telles incorrections même dans le contexte d'un roman dit "de gare" me laisse songeur. Le métier de correcteur n'y perd-il pas une partie de son sens ?
Compte tenu de tout cela, tout dépendrait alors bien sûr des motivations de l'auteur, et en cela je rejoins celui ou celle qui a conseillé de tenter de "parlementer". Si ces raisons sont d'ordre expressif ou relèvent d'un certain style ou état d'esprit intentionnels, alors rien à dire. C'est légitime.
Sinon je comprendrai volontiers que l'on puisse vouloir tenter son va-tout pour sauvegarder la richesse de notre langue. L'auteur aura toujours le dernier mot, mais ce serait faire oeuvre d'information, et qui sait peut-être la chose sera-t-elle entendue ?
Sinon reste toujours la solution des périphrases déjà évoquée plus haut, comme par ex remplacer "bien qu'il soit en retard, ... " par "Il est en retard, mais...".
Voilou. En espérant avoir d'autres occasions de revenir chez vous...

ça fait un moment que je suis silencieusement vos discussions passionnantes qui me donnent envie d'intervenir. Et cette fois-ci, la question soulevée à propos des subjonctifs m'a poussé à franchir le pas.
Evidemment, je comprends qu'il soit nécessaire que l'auteur ait le dernier mot. De grands auteurs ont d'ailleurs parsemé leurs textes de fautes ou d'incorrections volontaires à des fins expressives. Si l'auteur n'était pas libre de sa formulation, la libre expression en prendrait un sacré coup.
Mais en même temps, je ne peux m'empêcher de comprendre la position et les inquiétudes de touslesnomssontdéjàpris. Si l'auteur au final est toujours roi, je trouve dans ce contexte précis l'attitude potentiellement dangereuse pour la langue et bien représentative d'une certaine tendance de notre époque.
Le correcteur est là pour rendre un texte correct que ce soit un roman de gare, un monument de littérature, un rapport d'administration, une thèse de doctorat... ou une simple affiche.
Tous les jours, je vois des fautes énormes aussi bien dans les documents utilitaires, la sérigraphie que les ouvrages publiés, voire le parler des journalistes à la télé. On assiste à un véritable nivellement par le bas, avec entre autres conséquences l'uniformisation des idées asphyxiées par l'appauvrissement du vocabulaire et des tournures grammaticales (lesquelles peuvent aussi avoir du sens). Et je crains que ce genre d'attitude ne fasse hélas qu'encourager cet appauvrissement en le légitimant sous prétexte de "parler moderne".
Or, j'ai revu les exemples donnés plus haut comme "Elle savait bien que, si aimable et prêt à rendre service que soit XXX,[...]" . Franchement je ne trouve pas qu'ils relèvent d'un langage particulièrement soutenu. Et surtout les remplacer par un présent de l'indicatif est franchement incorrect. Dans certains cas, ça choque même en langage parlé. Et vouloir soutenir de telles incorrections même dans le contexte d'un roman dit "de gare" me laisse songeur. Le métier de correcteur n'y perd-il pas une partie de son sens ?
Compte tenu de tout cela, tout dépendrait alors bien sûr des motivations de l'auteur, et en cela je rejoins celui ou celle qui a conseillé de tenter de "parlementer". Si ces raisons sont d'ordre expressif ou relèvent d'un certain style ou état d'esprit intentionnels, alors rien à dire. C'est légitime.
Sinon je comprendrai volontiers que l'on puisse vouloir tenter son va-tout pour sauvegarder la richesse de notre langue. L'auteur aura toujours le dernier mot, mais ce serait faire oeuvre d'information, et qui sait peut-être la chose sera-t-elle entendue ?
Sinon reste toujours la solution des périphrases déjà évoquée plus haut, comme par ex remplacer "bien qu'il soit en retard, ... " par "Il est en retard, mais...".
Voilou. En espérant avoir d'autres occasions de revenir chez vous...

Re: Bonne mère ! Trou de mémoire...
Invité, je crois que vous vous méprenez. La question n'est pas de remplacer ces exemples par un présent de l'indicatif, mais par un imparfait du subjonctif.Invité a écrit :Or, j'ai revu les exemples donnés plus haut comme "Elle savait bien que, si aimable et prêt à rendre service que soit XXX,[...]" . Franchement je ne trouve pas qu'ils relèvent d'un langage particulièrement soutenu. Et surtout les remplacer par un présent de l'indicatif est franchement incorrect.
L'auteur a écrit "si aimable et prêt à rendre service que soit XXX" et la correctrice aurait aimé le remplacer par "si aimable et prêt à rendre service que fût XXX".
Effectivement, les exemples donnés ne relèvent pas d'un langage particulièrement soutenu, c'est la correctrice qui aimerait le "soutenir" un peu plus, mais plusieurs membres de ce forum ont indiqué qu'ils pensaient que ce n'était pas indispensable.
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Re: Bonne mère ! Trou de mémoire...
Vous avez mal compris. Il ne s'agit pas de remplacer un subjonctif par un indicatif — et j'ose espérer qu'aucun correcteur digne de ce nom ne le ferait —, mais remplacer les présents du subjonctif par des imparfaits quand la concordance des temps l'exige (ou au moins le juge judicieux), et c'est cela que l'auteur refuse.Invité a écrit : Or, j'ai revu les exemples donnés plus haut comme "Elle savait bien que, si aimable et prêt à rendre service que soit XXX,[...]" . Franchement je ne trouve pas qu'ils relèvent d'un langage particulièrement soutenu. Et surtout les remplacer par un présent de l'indicatif est franchement incorrect. Dans certains cas, ça choque même en langage parlé. Et vouloir soutenir de telles incorrections même dans le contexte d'un roman dit "de gare" me laisse songeur. Le métier de correcteur n'y perd-il pas une partie de son sens ?
Je présume donc que Touslesnomssontdéjàpris souhaite corriger la phrase :
Elle savait bien que, si aimable et prêt à rendre service que soit XXX...
en :
Elle savait bien que, si aimable et prêt à rendre service que fût XXX...
Bonne fin de journée.
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Re: Bonne mère ! Trou de mémoire...
Nos commentaires se sont croisés, Cleme ! Je n'aurais pas rédigé le mien si j'avais vu le vôtre.Cleme a écrit : Invité, je crois que vous vous méprenez. La question n'est pas de remplacer ces exemples par un présent de l'indicatif, mais par un imparfait du subjonctif.