Question de rémunération

[plemaire]

Bonjour à toutes et à tous, amis poseurs de mots;
J'aurais voulu vous soumettre une question concernant la rémunération d'un pigiste.
Je m'explique :j'ai actuellement 19ans et vais d'ici peu commencer à rédiger des articles d'environ 400 mots sur des sujets divers et variés, et on me demande de donner mon tarif pour chaque feuillet.
Je voulais connaître votre avis concertant la rémunération d'une telle tâche, si vous avez connu des expériences similaires, etc..
J'insiste sur le fait que c'est un travail de rédaction web(si ça peut influer sur le tarif..)

Voilà, je vous remercie d'avance et attend vos témoignages et réponses avec impatience.

[cilou]

Bonjour,

Tout d'abord, les journalistes parlent généralement en signes plutôt qu'en mots, le feuillet est de 1500 signes espaces comprises. Son montant est très variable, notamment selon le travail d'enquête nécessaire. S'il s'agit de "desk" (réécriture d'infos trouvées ailleurs), ça peut être 10 ou 15 euros du feuillet. S'il s'agit d'un vrai boulot de journaliste, 60 euros du feuillet est un bon montant pour un débutant, mais pas facile à décrocher. En salaire, comme l'exige la loi Cressard.

[plemaire]

Bonjour,
tout d'abord merci et désolé pour l'erreur d'utilisation de certains mots hors de leur contexte, je ne suis pas vraiment encore familiarisé avec le jardon journalistique.
Je viens d'avoir des nouvelles : on me propose un salaire de 5 euros pour un article d'environ 400 mots.
Pensez vous que cela est une rémunération raisonnable? Ce serait donc un travail de récupération synthèse d'information plûtot qu'un réel travail de recherche dans un premier temps.
Sachant que le dit site commence seulement et que l'employeur recherche une collaboration sur le long terme.
Voilà je pense avoir donné le plus de précisions possible me venant à l'esprit sur le job en question, merci pour vos réponses

[Londres]

"5 euros pour un article d'environ 400 mots"... je crois qu'on ne peut pas appeler ça un salaire. Franchement, c'est du foutage de gueule. ça me fait penser à ce que j'étais payé gamin quand je ramassais des kg de framboises ou de cassis (à l'époque, il y a une vingtaine d'année, 4 à 5 francs le kg, pour 30 à 40 minutes de travail épuisant qui tuait le dos... ça faisait des journées de 8 h à 60 ou 80 francs, alors que le Smic devait quand même être entre 25 et 30 F net de l'heure).
Pour moi, s'il s'agit de mettre le pied à l'étrier, mieux vaut créer son blog, écrire dans un fanzine, un canard associatif, faire un stage dans une rédaction...
S'il s'agit de gagner un peu d'argent, un boulot "alimentaire", même au Smic, sera bien plus rémunérateur.
Mais surtout (et d'autres ne manqueront pas de vous le dire), il ne faut pas accepter car cela participe :
- à déconsidérer votre travail, vos compétences, la valeur ajoutée que vous apportez
- à "casser les prix", ce qui serait non seulement contre-productif si vous comptez un jour en faire votre métier, mais aussi pas honnête vis à vis de ceux qui en vivent actuellement (ce n'est pas mon cas)
- à cautionner des pratiques qui tuent à petit feu la presse

[cilou]

D'accord avec Londres. 400 mots, c'est environ 2500 signes, pas loin de 2 feuillets donc. Ce qui mettrait ta "rémunération" à 2,5 euros du feuillet. Même pour du desk, c'est totalement ridicule.
Le site commence, soit, mais ce n'est pas une raison pour ne presque pas te payer. D'autant plus qu'il ne pourra pas de servir l'argument classique (et d'ailleurs irrecevable) "je te paye peu, mais écrire ici, c'est bon pour ta notoriété". En effet, le site en question n'a sûrement pas la moindre notoriété, puisqu'il démarre.


PS. utiliser "mots" plutôt que "signes" n'est pas une erreur. Simplement, en utilisant tout de suite le jargon du métier, tu montres que tu n'es pas un pur débutant.

[coco47]

Pour beaucoup de personnes, et même d'employeurs, le rapport entre un nombre d'euros et un nombre de mots, ou même de signes, n'est pas directement parlant. Ainsi, 5 euros pour 400 mots, il faut réfléchir et calculer pour comprendre que c'est une arnaque. Mais si l'on écrit 400 mots et que l'on constate que ça vous a pris une bonne heure, on sait qu'on va gagner 5 euros de l'heure, soit moins de la moitié du salaire d'une femme de ménage. Là on pourra prendre une décision en connaissance de cause.

[chocolatine]

Pour beaucoup de personnes, et même d'employeurs, le rapport entre un nombre d'euros et un nombre de mots, ou même de signes, n'est pas directement parlant. Ainsi, 5 euros pour 400 mots, il faut réfléchir et calculer pour comprendre que c'est une arnaque. Mais si l'on écrit 400 mots et que l'on constate que ça vous a pris une bonne heure, on sait qu'on va gagner 5 euros de l'heure, soit moins de la moitié du salaire d'une femme de ménage. Là on pourra prendre une décision en connaissance de cause.

Ou sinon, on rogne sur la qualité et on "torche" son article. Mais ce n'est pas très valorisant...

[ann65]

Pour beaucoup de personnes, et même d'employeurs, le rapport entre un nombre d'euros et un nombre de mots, ou même de signes, n'est pas directement parlant. Ainsi, 5 euros pour 400 mots, il faut réfléchir et calculer pour comprendre que c'est une arnaque. Mais si l'on écrit 400 mots et que l'on constate que ça vous a pris une bonne heure, on sait qu'on va gagner 5 euros de l'heure, soit moins de la moitié du salaire d'une femme de ménage. Là on pourra prendre une décision en connaissance de cause.

Ou sinon, on rogne sur la qualité et on "torche" son article. Mais ce n'est pas très valorisant...

Le pire, c'est que je suis convaincue que des jeunes acceptent ce type de boulot scandaleusement mal rémunérés et se donnent un mal de chien pour faire au mieux, en se disant que c'est un "investissement" et qu'ils pourront les utiliser comme référence...

[pilote59]

En plus des arguments évoqués, que je partage, j'en ai ras-le-bol de ces gens qui proposent à peine une aumône sous prétexte qu'ils débutent. Ils grouillent sur Internet comme des mouches sur un étron. Créer une entreprise, ce n'est pas jouer à la marchande. Qu'ils aillent donc acheter une voiture ou un ordi ou un local en expliquant qu'ils ne peuvent pas payer car ils débutent. C'est un discours inacceptable.
(Pour ma part, j'ai un jour créé une boîte dans un tout autre domaine d'activité : ma femme et moi touchions des clopinettes, mais notre salarié était payé et bénéficiait de toutes les obligations de la convention collective, les fournisseurs étaient payés, le proprio était payé).
Patience et courage.