"Dans le temps", on avait moins besoin de manger qu'aujourd'hui ? 2,50 euros le feuillet, c'est ridicule, indécent, à la limite de l'esclavagisme, combien de feuillets faut-il pondre par mois pour gagner sa vie ? Légalement, rien n'empêche un employeur de pratiquer ce tarif, mais maintenant que tu sais quels sont ceux en vigueur, tu peux refuser de continuer ! Peut-être pas tout de suite et de façon abrupte, prends le temps de trouver d'autres collaborations... Quant à rigoler au sujet des tarifs plus élevés, je sais que j'ai plutôt eu de la chance jusqu'ici, mais j'oscille entre 62 et 100 euros bruts le feuillet, plus CP et 13e mois. J'accepterais probablement de descendre jusqu'à 50, selon le type de presse et la quantité de boulot que ça demande, peut-être même un forfait qui, une fois divisé, rendrait le tarif au feuillet plus faible encore, mais il y a quand même des limites ! C'est une question de proportion : le temps que tu y passes/ce que ça te rapporte, la part dans l'ensemble de tes revenus...colombafalcone a écrit :le vrai problème c'est que d'après ce que je vois, les prix pratiqués "dans le temps" font doucement rigoler les employeurs aujourd'hui...
Comme te l'a dit Cilou, il n'y a pas de barème de piges, et l'employeur est libre de fixer son prix (comme le pigiste est libre de l'accepter... ou de le refuser). Et le contrat de travail écrit n'est obligatoire que dans le cas d'un CDD ou d'un travail à temps partiel (pour résumer). En revanche, comme le précise la loi Cressard, « Toute convention par laquelle une entreprise de presse s’assure, moyennant rémunération, le concours d’un journaliste professionnel, est présumée être un contrat de travail. Cette présomption subsiste quels que soient le mode et le montant de la rémunération ainsi que la qualification donnée à la convention par les parties. »colombafalcone a écrit :quant au fait de me retourner contre eux, à mon avis entre le prix des piges et l'absence de contrat, j'ai de quoi faire
Journaliste junior, j'ai déjà vu ça dans des offres d'emploi. Mais ça ne correspond à rien, sinon dans l'idée des boîtes qui utilisent l'expression, à mon avis. Comme un commercial junior, par exemple. A ma connaissance, les seules catégories existantes, dans ce genre-là, sont celles de la carte de presse : stagiaire quand tu as moins de deux ans d'expérience (et il faut parfois développer des trésors de pédagogie pour dire qu'un journaliste stagiaire est un professionnel, et pas un type qu'on peut défrayer à 300 euros le mois), puis titulaire. Junior, c'est souvent pour justifier un salaire pas très intéressant, non ? En tout cas, ça y ressemble, au vu des tarifs que tu évoques...Antoineb a écrit :En journaliste junior, on me parle souvent de 25-30 euros la pige. Qu'en pensez-vous?
Mais bon, j'ai déjà discuté avec des pigistes qui considèrent qu'il ne faut s'arc-bouter ni sur les tarifs, ni sur le salariat, et pour qui je suis une indécrottable réac. Donc, c'est un peu à chacun de faire sa petite tambouille, mais en gardant toujours à l'esprit l'intérêt général de la profession.